Imagerie par résonance magnétique (IRM)
L’appareil L’appareil de résonance magnétique ressemble au tomodensitomètre (scan ou taco). C’est un anneau à l’intérieur duquel une table se déplace selon la région examinée. L’appareil d’IRM utilise un champ magnétique et des ondes de radiofréquences (RF) pour produire des images de grande précision.
Formation de l’image Le corps humain contient un grand nombre d’atomes d’hydrogène dont le noyau est composé d’un seul proton. En plaçant le patient à l’intérieur du champ magnétique, tous les protons d’hydrogène s’alignent. L’appareil émet alors les ondes RF qui produisent un effet sur les protons appelé résonance. Lorsque nous arrêtons l’émission des ondes RF, il se produit une variation du champ magnétique qui induit le signal IRM dans une antenne. Lors d’un examen IRM, c’est l’analyse de ce signal par un ordinateur qui permet d’obtenir les images des différentes parties du corps humain. En IRM, nous pouvons obtenir des images dans n’importe quel plan de l’espace. L’IRM permet une localisation précise des lésions, information cruciale pour la planification d’une intervention chirurgicale. En IRM, l’information diagnostique est tirée des différences d’intensité des signaux émis par le tissu sain et le tissu anormal. Bien entendu, si le tissu pathologique a des propriétés proches du tissu sain, il peut être difficilement détectable. L’IRM permet de distinguer les différents types de tissus mous. Concrètement, cela signifie :
- Obtention de détails dans l’anatomie des régions examinées;
- Sensibilité accrue dans la détection des tissus mous anormaux.
Produit de contraste Pour plusieurs examens, il est nécessaire d’injecter une petite quantité de contraste. Ceci se fait par l’intermédiaire d’un petit cathéter généralement placé dans une veine du pli du coude. L’injection de contraste peut apporter dans certains cas des informations diagnostiques supplémentaires puisqu'elle permet de souligner :
- L’anatomie vasculaire;
- La formation de petits vaisseaux typiques de certaines lésions tumorales ou inflammatoires.
Le produit de contraste le plus utilisé en IRM est à base de gadolinium. Ce produit est éliminé par les reins. 80 % de la dose initiale est excrété par cette voie dans les six heures qui suivent l’injection. L’accumulation de contraste dans une lésion se manifeste par un hypersignal (image blanche). Cet hypersignal (par rapport au tissu de voisinage) va rendre la lésion plus visible. Le produit de contraste à base de gadolinium est habituellement très bien toléré et donne rarement des effets indésirables. Une allergie est tout de même possible. Pour détecter certains facteurs de risques d’allergie, les technologues questionnent le patient avant l’injection. Si une allergie survient, le personnel en place est bien formé et dispose du matériel pour pouvoir intervenir efficacement. L’allergie peut aussi survenir tardivement. Un dépliant est remis au patient pour expliquer quoi faire si c’est le cas.
Pourquoi passer un examen de résonance magnétique? Au niveau cérébral, l’IRM est l’examen de routine dans la recherche d’une tumeur, d’un accident vasculaire ou d’une sclérose en plaques. L’IRM est supérieure au scanner dans la recherche des lésions du parenchyme cérébral. L’IRM est particulièrement adaptée à la recherche de pathologie de l’hypophyse. L’IRM permet également d’étudier les artères du cou et du cerveau. Au niveau thoracique, l’IRM est surtout employée pour examiner des vaisseaux comme l’aorte ou des masses médiastinales. L’IRM des seins peut parfois caractériser les lésions comme bénigne ou maligne et permet de vérifier l’intégrité de prothèses. Au niveau abdominal, l’IRM peut être utilisée pour détecter des pathologies dans des organes comme le foie, les reins, la rate et le pancréas. L’IRM peut permettre de caractériser une lésion et de préciser ses rapports avec les organes du voisinage. Au niveau du petit bassin, l’IRM est utilisée dans la détection ou le bilan de pathologies comme l’endométriose ou certains cancers gynécologiques. Du point de vue ostéoarticulaire, l’IRM est l’examen de choix pour détecter des lésions au niveau des articulations puisque c’est le seul examen non invasif qui donne une description des structures comme les ménisques ou les ligaments du genou. Rappelons que ces structures ne sont pas visibles sur les radiographies standards ou au scanner. L’IRM est l’examen-clé dans la recherche des hernies discales ou des pathologies de la moelle épinière.
Claustrophobie Les patients souffrant de claustrophobie peuvent ressentir de l’angoisse à l’idée de subir un examen de résonance magnétique. Les technologues sont là pour les soutenir et ont à cœur de les aider à réussir leur examen. Il existe plusieurs trucs simples qui suffisent pour la plupart des patients. Pour les cas plus sévères, une médication peut être prescrite par le médecin traitant, mais il faudra alors prévoir un accompagnateur pour le retour à la maison.
Préparation Les seuls examens d’IRM qui nécessitent que le patient soit à jeun sont ceux de l’abdomen. Par ailleurs, pour tous les examens, le patient devra retirer ses vêtements et autres objets selon les instructions du technologue. Le maquillage doit être retiré de même que les verres de contact s’ils sont conçus pour changer la couleur des yeux. Nous devons aussi enlever les timbres pour médication transdermique (pour hormone, pour arrêter de fumer, etc.). Avant de faire l’examen, le technologue remplit avec le patient un questionnaire de sécurité. Nous demanderons au patient son poids. Cette information doit être fournie à l’ordinateur lors de l’inscription des paramètres du patient pour assurer sa sécurité.
Résonance magnétique versus tomodensitométrie Ce sont deux modalités qui utilisent des techniques différentes : les rayons X pour la tomodensitométrie; les champs magnétiques pour la résonance magnétique. Par conséquent, ces modalités ne « voient » pas la même chose et donc les informations fournies sont différentes. Ce sont deux modalités qui peuvent être complémentaires.
Déroulement de l’examen Pour l’examen, en général, le patient est couché sur le dos. Une antenne est placée sur ou autour de la région à examiner et le patient est bien immobilisé. Pour l’examen des seins, la patiente est couchée sur le ventre et les seins sont déposés dans l’antenne dédiée pour cet examen. L’examen n’est pas douloureux, mais le patient peut ressentir de l’inconfort causé par le positionnement, la durée de l’examen ou sa condition. Certains patients ressentent une augmentation de la température corporelle. Pendant l’examen, il y a beaucoup de bruit. Pour la sécurité des patients, les technologues fournissent des protections auditives, soit des bouchons ou un casque d’écoute. La qualité de l’examen est grandement dépendante de la collaboration du patient. Lors des instructions avant de commencer l’examen, le technologue insiste beaucoup sur l’importance de demeurer immobile. Le moindre mouvement dégrade l’image et peut obliger à recommencer une partie de l’examen. La durée d’un examen d’IRM varie beaucoup. Il faut compter entre 30 minutes et 1 heure 30 minutes pour la durée de l’examen. Après l’examen, nous retirons le petit cathéter, s’il y a lieu, puis le patient peut retourner à ses occupations. Finalement, les images sont analysées par un radiologiste qui rédige un rapport. Ce rapport est acheminé aux médecins qui ont demandé l’examen.
Dose de radiation Comme l’imagerie par résonance magnétique n’utilise pas de rayons X, il n’y a aucune dose de radiation. Une fois toutes les précautions prises en lien avec le magnétisme, l’examen d’IRM est très sécuritaire.
Conservation des images Les images obtenues lors d’un examen IRM sont numériques. Elles peuvent donc être archivées dans des systèmes informatiques et de gestion d’informations médicales (PACS, RIS).