Déjà connue ailleurs, la maladie de Lyme a été notée pour la première fois en Amérique du Nord en 1977 dans la ville de Lyme au Connecticut, à la suite de l’observation d’un nombre anormalement élevé de cas d’arthrite chez les enfants.
Les tiques infectées par le Borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme, sont établies pratiquement dans toutes les régions du Québec, sauf dans les régions les plus nordiques (Nord du Québec, territoires des Cris et Nunavik).
Bien que les cas humains de maladie de Lyme soient peu fréquents dans notre région, des tiques infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi sont régulièrement retrouvées, si bien que le risque est présent.
Ces quelques questions-réponses pourraient vous aider à gérer certaines situations courantes reliées à cette problématique.
Pour de l’information additionnelle, voir les liens cités en référence.
Connaître et déclarer les maladies à déclaration obligatoire
Déclaration par télécopieur :
418 389-1560 (numéro confidentiel)
La maladie de Lyme est devenue une maladie à déclaration obligatoire (MADO) en novembre 2003. Depuis, le nombre de cas de maladie de Lyme acquis au Québec a grimpé drastiquement, avant d’afficher une certaine stabilité au cours des dernières années.
Chez la population québécoise en 2023, 652 cas ont été rapportés, dont 562 acquis au Québec. La majorité des cas proviennent de l’Estrie (322 cas) et de la Montérégie (138 cas), alors que 4 cas ont été rapportés en Chaudière-Appalaches, dont 2 acquis localement.
Toutefois, on peut croire que les nombres de cas sont sous-estimés, entre autres parce que la maladie de Lyme est souvent diagnostiquée avec des critères cliniques sans tests diagnostiques. La déclaration MADO repose donc sur la vigilance du professionnel de la santé qui pose le diagnostic à déclarer.
Une hausse de la proportion des tiques infectées a été observée chez celles recueillies majoritairement chez des humains en 2023. Le taux des tiques infectées est de 31 % (16 % en Chaudière-Appalaches), comparativement à un taux de 23 % en 2022. Cette proportion est plus faible en Chaudière-Appalaches, mais fait néanmoins état d’une hausse; 16 % des tiques analysées en 2023 étaient positives à la bactérie Borrelia burgdorferi, contre 6 % en 2022.
Pour consulter la liste des municipalités visées par la prophylaxie postexposition (PPE) et pour plus d'information sur le portrait de la surveillance des tiques dans les différentes régions du Québec, nous vous invitons à visiter le site de l'INSPQ.
Le LSPQ a mis en ligne un Guide d’identification des tiques du Québec qui vise à informer les médecins, les vétérinaires et les autres professionnels de la santé sur les principales tiques trouvées au Québec et à les outiller pour l’identification des spécimens qui leur sont apportés par la population.
L’Université Bishop’s, en collaboration avec le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) et l’Agence de la santé publique du Canada, a déployé en ligne le programme « e Tick », un programme de surveillance des tiques. Il s’agit d’une plateforme Web où les citoyens peuvent soumettre des photos de tiques collectées sur eux-mêmes, sur leur animal de compagnie ou dans l’environnement. La collaboration entre citoyens et chercheurs facilite le suivi de l’arrivée de nouvelles espèces, dont celles qui peuvent constituer un risque pour la santé publique. En soumettant une photo de tique, l’utilisateur reçoit en moins de 48 heures de l’information sur la tique collectée et sur la marche à suivre après une piqûre de tique. L’accès à la plateforme est gratuit. Cette initiative vise à amener la population à s’engager dans le processus de surveillance des tiques, à améliorer la diffusion des messages de santé publique et, ultimement, à collecter de grandes quantités de données sur la répartition des tiques au Québec.
La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi (Bd). Cette maladie est une borréliose qui s’attrape par la morsure d’une tique infectée du genre Ixodes : I. scapularis (nord-est de l’Amérique), I. pacificus (nord-ouest de l’Amérique), I. ricinus (Europe) et I. persulcatus (Asie). Certaines tiques acquièrent la bactérie dans leur estomac lorsqu’elles piquent des souris à pattes blanches qui sont infectées. Lors de la piqûre suivante, la tique transmet la bactérie à son hôte. Le risque de transmission de la bactérie augmente avec la durée de la piqûre. Le risque de transmission est très faible pour moins de 24 heures de contact continu entre la tique et la peau, et plus important après 72 heures.
Il est important de retirer la tique aussitôt que possible, car le risque de transmission de la maladie de Lyme augmente avec la durée de la piqûre. La grosseur de la tique varie grandement selon qu’il s’agit d’une nymphe (1,3 - 1,7 mm) ou encore d’une adulte engorgée de sang (plus de 5 mm).
Pour retirer une tique :
Après une piqûre de tique, la personne devrait être avertie de consulter si elle présente un ou plusieurs symptômes de la maladie de Lyme dans les 3 à 30 jours après avoir été piquée.
Source : Retrait d'une tique en cas de piqûre | Gouvernement du Québec (quebec.ca)
L’analyse de la tique n’a pas de valeur pour déterminer la conduite à adopter pour une personne ayant été en contact avec une tique ou présentant des symptômes de la maladie de Lyme. À des fins de surveillance épidémiologique seulement, une tique prélevée sur un humain peut être envoyée au laboratoire de votre hôpital dans un contenant sec accompagné du formulaire « Demande d’analyses pour les tiques prélevées sur un humain ». Votre laboratoire l’acheminera par la suite au Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) pour analyse.
Depuis 2018, les résultats des analyses de détection moléculaire effectuées pour savoir si la tique est porteuse d’agents pathogènes ne sont pas transmis aux cliniciens. Ces analyses servent exclusivement à des fins de surveillance pour l'INSPQ et ne doivent pas être utilisées comme outil d’aide au diagnostic.
Un groupe d’experts mandaté par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) est d’avis que la PPE à base de doxycycline peut être offerte à une personne qui a été piquée dans des municipalités du Québec identifiées annuellement comme endémiques (à risque significatif) d’après des critères bien établis par le MSSS.
La prophylaxie post-exposition (PPE) est indiquée après une piqûre de tique si les conditions suivantes sont remplies :
Attention : La personne ne doit pas être allergique à la doxycycline. En cas d’allergie, il n’y a aucune autre médication en substitut pour la PPE. Surveillance des symptômes de la maladie à réaliser et traitement selon le cas.
En Chaudière-Appalaches : en général, aucune prophylaxie post-exposition n’est à offrir pour une piqûre de tique à l’exception de piqûres de tique survenant dans la municipalité de Leclercville en Lotbinière (cette municipalité est retenue par le MSSS en 2024 comme zone endémique).
Une PPE peut également être indiquée pour les piqûres subies lors de voyages dans certaines zones ailleurs au Canada ou dans le monde, selon les mêmes critères décrits plus haut.
Toutes les personnes qui ont subi une piqûre de tique, qu’elles aient reçu ou non une PPE, doivent être informées de surveiller l’apparition d’éventuels symptômes de la maladie de Lyme pendant les mois qui suivent et de consulter le cas échéant.
À cet effet, remettre à la personne exposée la Feuille de suivi des symptômes produite par l’INESSS.
L'évolution clinique est variable d'un individu à l'autre. Les symptômes de la maladie de Lyme apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la piqûre d'une tique infectée. La maladie se présente généralement en trois stades cliniques plus ou moins juxtaposés et entrecoupés de périodes de latence. Ils sont les suivants :
Le symptôme le plus courant est l’érythème migrant (EM), lésion cutanée érythémateuse sur la peau, qui apparaît généralement à l'endroit de la piqûre, le plus fréquemment aux cuisses, aux aines, aux aisselles ou au tronc, mais qui peut apparaître n’importe où sur le corps. Cette rougeur est présente dans 70 à 80 % des cas d'infection. Elle s'agrandit de jour en jour jusqu’à atteindre 5 à 15 cm de diamètre. Son aspect et sa forme varient beaucoup : elle peut être homogène, annulaire ou en cible. Cette lésion disparaît en quelques jours ou après quelques semaines, même sans traitement. L’érythème migrant doit être distingué d’une réaction d’hypersensibilité à une piqûre, laquelle apparaît quelques heures après la piqûre, mesure moins de 5 cm, et disparaît en 24 à 48 heures. D’autres symptômes peuvent accompagner cette rougeur : fièvre, fatigue, céphalées, raideur à la nuque, myalgies et arthralgies, anorexie et adénopathie régionale.
La maladie de Lyme peut affecter un ou plusieurs systèmes (articulaire, cardiaque, neurologique, etc.) dans les semaines ou les mois qui suivent l’infection. L’infection tardive peut produire des atteintes articulaires, de l’acrodermatite chronique, des polyradiculopathies et de l’encéphalomyélite chronique, etc.
Le tableau ci-dessous présente l’ensemble des symptômes à surveiller (INESSS).
Le diagnostic de la maladie de Lyme est clinique, mais une sérologie est souvent utile. Avant de la prescrire, il faut tenir en compte l’évaluation préliminaire de deux éléments : les symptômes du patient et son exposition aux tiques. Les anticorps sont généralement détectables de 4 à 6 semaines après le début des symptômes. La sérologie n'est d'aucune valeur diagnostique chez le patient asymptomatique, même s’il a subi une piqûre de tique. De plus, il n’est pas indiqué de tester des patients qui n’ont pas eu d’exposition aux tiques et qui présentent des symptômes non spécifiques (ex. : fatigue chronique), car la possibilité d’un faux positif est élevée. D’autres affections peuvent aussi interférer avec les épreuves sérologiques comme certaines maladies auto-immunes, la syphilis, la leptospirose et une rickettsiose.
La sérologie devrait être réservée aux patients qui présentent des symptômes compatibles avec la maladie de Lyme, sinon le risque de faux positif est élevé et l’interprétation difficile.
La sérologie est toutefois indiquée selon les circonstances retrouvées dans l’algorithme de l’INESS ci-dessous.

Pour plus d’information, consultez l’Outil d’aide au diagnostic.
Il est important de bien compléter les informations nécessaires lorsqu’une sérologie est demandée pour s’assurer que les tests appropriés soient effectués.
Nous vous référons à l’outil développé par l’INESSS qui explicite l’ensemble des résultats possibles et la conduite à tenir.
Retenons que si les résultats d’une première sérologie sont négatifs et que la maladie de Lyme est suspectée, une seconde sérologie, effectuée de 4 à 6 semaines après le début des symptômes, est recommandée.
La maladie de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire par le médecin.
La maladie doit être déclarée même sur une base strictement clinique (ex. : érythème migrant ou clinique hautement compatible). Le professionnel peut communiquer avec la Direction de santé publique de Chaudière-Appalaches pour plus d’informations.
Le traitement varie selon les stades de l'infection, les atteintes cliniques et la clientèle.
Pour connaître le traitement approprié, consultez les guides produits par l'INESSS :
Afin d’éviter les piqûres de tiques lorsque l’on pratique des activités en forêt, dans les boisés ou dans les hautes herbes, il faut :
La Direction de santé publique a publié, à l’été 2024, un article résumant les informations les plus pertinentes en lien avec la maladie de Lyme. Pour le consulter : Bulletin contact - Spécial été 2024
Consultez notre affiche pour davantage de conseils Pour vivre un été en beauté! Se protéger... des tiques et de la maladie de Lyme.