Les barotraumatismes pulmonaires

Le barotraumatisme pulmonaire est un terme général décrivant la condition causée par l’augmentation du volume des gaz présents dans les poumons d’un plongeur lorsque la pression diminue, généralement au cours de la remontée. Ces gaz peuvent avoir été retenus dans les poumons volontairement (en retenant la respiration) ou accidentellement (voies respiratoires obstruées). Le plongeur en difficulté qui panique peut, sans s’en rendre compte, retenir sa respiration. Il s’agit d’une réaction involontaire. Les gaz peuvent également être retenus dans une partie du poumon en raison d’un dommage antérieur causé par une maladie ou un accident, une infection (pneumonie, bronchite) ou l’asthme. Lorsqu’il y a barotraumatisme pulmonaire et que les alvéoles pulmonaires se rompent, les gaz peuvent se répandre de quatre façons :

Par embolie gazeuse artérielle (EGA)

Les gaz qui pénètrent les capillaires entourant les alvéoles pulmonaires sont amenés au cœur par les veines pulmonaires puis véhiculés par les artères, se répandant un peu partout dans le corps. Dans le cas d’EGA, les bulles de gaz en circulation dans le sang peuvent se loger dans les artères de la moelle épinière ou du cerveau et obstruer la circulation sanguine, entraînant ainsi la paralysie, la perte de conscience ou la mort. Si le cerveau est touché, nous parlons alors d’embolie gazeuse cérébrale.

En formant un pneumothorax

Les gaz se répandent dans la cavité pleurale, entre le poumon et la cage thoracique, et provoquent l’affaissement du poumon. C’est un phénomène rare chez les personnes en bonne santé, car l’enveloppe du poumon (la plèvre) est très résistante et se rompt rarement. Le pneumothorax s’accompagne souvent de douleur à la poitrine et d’une toux ou d’expectorations sanguines. Les symptômes suivants peuvent aussi être présents : souffle court et rapide, battements du cœur plus rapides, bleuissement (cyanose) et/ou emphysème sous-cutané. Le pneumothorax peut être décelé en auscultant des deux côtés de la poitrine. Les bruits respiratoires pulmonaires seront faibles ou inaudibles dans la région touchée par un pneumothorax. Le traitement hyperbare n’est pas indiqué pour un pneumothorax.

En créant de l’emphysème médiastinal

Les gaz sont véhiculés du site de rupture près du poumon par les veines, les artères et les bronchioles pour se répandre autour du cœur, des gros vaisseaux et des bronches souches au centre du thorax (le médiastin). Les symptômes de l’emphysème médiastinal peuvent inclure un inconfort ou une douleur au niveau du sternum, la dyspnée et l’évanouissement. Ces deux derniers symptômes sont causés par les gaz emprisonnés qui exercent une pression sur les poumons, le cœur et les gros vaisseaux, nuisant ainsi à la respiration et/ou à la circulation sanguine. Il peut également y avoir un bleuissement (cyanose) de la peau, des lèvres et des ongles. Le traitement hyperbare n’est pas indiqué pour l’emphysème médiastinal.

En créant de l’emphysème sous-cutané

Les gaz fusent à partir du médiastin et s’emprisonnent sous la peau dans la partie située au-dessus des clavicules, à la base du cou. L’emphysème sous-cutané peut ne pas être remarqué par la victime, sauf dans les cas extrêmes, bien que le plongeur puisse ressentir une sensation de gonflement autour du cou et avoir de la difficulté à avaler. Le timbre de la voix peut changer et un observateur peut remarquer une enflure ou une tuméfaction au cou. Au toucher, la peau près des clavicules produit des crépitements (« cric, crac, croc »). Le traitement hyperbare n’est pas indiqué pour l’emphysème sous-cutané.
Le pneumothorax, l’emphysème médiastinal et l’emphysème sous-cutané ne constituent habituellement pas un danger pour la vie aussi grave que l’embolie gazeuse artérielle, mais il faut néanmoins les traiter rapidement. Le traitement hyperbare n’est pas indiqué dans le cas de pneumothorax, d’emphysème médiastinal et d’emphysème sous-cutané. À ce sujet, contactez le Centre de médecine de plongée du Québec pour consulter nos médecins hyperbares, au besoin.
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