L’accident de décompression

L’accident de décompression (AD) peut être tout aussi grave que l’embolie gazeuse artérielle, mais il se présente de façon moins immédiate, parfois jusqu’à 24 heures après une plongée où tout semblait s’être bien déroulé. Les statistiques indiquent cependant que la plupart des AD surviennent moins de six heures après avoir refait surface.
L’AD est causé par une mauvaise décompression. Il arrive parfois qu’un AD survienne même si les procédures habituelles de décompression ont été respectées. Certains facteurs augmentent les risques d’AD, même en se conformant aux procédures recommandées. Il faut en tenir compte en augmentant la durée de décompression lorsque nécessaire ou en évitant le facteur favorisant l’AD. L’AD se catégorise en deux types : type I et type II. L’accident de type I présente souvent une douleur locale près des articulations. Cette douleur peut parfois devenir insupportable. L’accident de type II touche la moelle épinière, donc le système nerveux central. Ce type d’accident est très sérieux et pourrait avoir des conséquences graves s’il n’est pas traité à temps. Les risques d’AD sont plus grands en présence d’un ou de plusieurs des facteurs suivants :
  • Blessure;
  • Obésité;
  • À la suite d’un excès de consommation d’alcool;
  • Âge;
  • Exercice physique vigoureux (avant, pendant et après);
  • Déshydratation;
  • Mauvaise forme physique;
  • Froid;
  • Stress psychologique (inexpérience en plongée, anxiété);
  • Fatigue;
  • Infection.
Lorsque cela est possible, le compte rendu complet de la plongée et la présence de facteurs favorisants doivent être considérés pour diagnostiquer un AD. Les symptômes d’AD se manifestent habituellement peu de temps après une plongée ou une exposition à la pression. Si la décompression requise a été écourtée ou omise, le plongeur peut souffrir d’un AD avant d’atteindre la surface. En général, les délais d’apparition du premier symptôme à compter du moment où le plongeur fait surface sont les suivants :
  • 40 % surviennent en moins d'une heure;
  • 60 % surviennent en moins de trois heures;
  • 95 % surviennent en moins de six heures;
  • 99 % surviennent en moins de 24 heures.
Lorsque le premier symptôme se manifeste plus de 24 heures après la plongée, il faut présumer qu’il s’agit d’une autre cause avant de conclure à un AD, en tenant compte que les plongeurs puissent présenter un symptôme, mais ne pas le signaler immédiatement.
Les autres facteurs à considérer lors de l’évaluation des symptômes sont la profondeur et la durée de la plongée, la table de décompression utilisée, le degré de stress découlant de la plongée (eau froide, travail difficile) et la probabilité de la présence d’autres problèmes comme l’embolie gazeuse. Le Centre de médecine de plongée du Québec devrait être contacté s’il y a un doute sur l’origine de la condition d’un plongeur. Une grande variété de symptômes peut annoncer l’AD. Certains sont si évidents que le diagnostic ne fera aucun doute alors que d’autres symptômes sont plus discrets et ils ne peuvent être décelés que si le patient subit un examen complet. Il a été déterminé que les symptômes d’AD chez les plongeurs professionnels se manifestent à la fréquence suivante :
  • Douleur seulement : 22 %;
  • Symptôme neurologique : 40 %;
  • Symptôme vestibulaire (étourdissement) : moins de 12 %;
  • Symptôme pulmonaire (étouffement) : moins de 3 %;
  • Symptômes généraux : 15 %;
  • La fatigue est commune à tous les cas d’AD.
Quelque 80 % des plongeurs sportifs souffrant d’AD qui sont traités dans un caisson hyperbare présentent des symptômes neurologiques. La raison pour laquelle la douleur est un symptôme moins souvent signalé chez les plongeurs sportifs tient sans doute au fait que nombre de ces plongeurs n’ont pas facilement accès à un traitement en caisson hyperbare et qu’ils ont tendance à ne pas signaler leur état. S’il y a un doute sur la condition d’un plongeur, contactez le Centre de médecine de plongée du Québec.
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